Une réunion sous haute tension entre la Dinacope Sud-Kivu 2 et les chefs d’établissement sur la modalité de paie des enseignants s’est tenue ce mardi matin 15 avril 2025. Cette rencontre, organisée à 8 heures dans l’enceinte de l’école primaire Akye Ato, a réuni le service de la Dinacope, antenne de la province éducationnelle Sud-Kivu 2, les chefs d’établissement et les représentants des enseignants. En cause : deux mois d’arriérés de salaires (février et mars) pour les enseignants payés par le gouvernement congolais via Caritas-Uvira, par l’Institut de Formation et d’Organisation au Développement (IFOD-Caritas), selon les autorités éducatives locales.
« Une fiche de procuration a été présentée afin d’être transmise à Kinshasa, mais les chefs d’établissement ont refusé de signer pour un seul mois, alors que les enseignants réclament deux mois », a expliqué Rashidi Fundi Richard, assistant provincial de la Dinacope Sud-Kivu 2, représentant de la directrice provinciale empêchée, lors d’une interview accordée à Fizinews24.info. Selon lui, Kinshasa travaille sur une solution et une procédure de paiement est déjà en cours.
La tension a monté d’un cran après l’annonce du maintien de la grève dans le territoire de Fizi et la ville de Baraka. Une décision que le représentant de la Dinacope n’a pas compris : « Kinshasa travaille déjà sur le dossier. Une fois les enseignants payés, les matières perdues seront-elles récupérées ? », s’est-il interrogé, appelant à « prioriser l’éducation des enfants, car le salaire n’est pas perdu, mais gardé ».
Pour Rashidi Fundi Richard, le contexte sécuritaire instable explique aussi ces retards : « C’est la situation de guerre qui fait que nous arrivons à ce stade… Mais avec le temps, on pourra traverser cette crise. » Il appelle les syndicalistes et les enseignants à conjuguer leurs efforts pour garantir la continuité pédagogique.
De son côté, Faraja Bawili Faraday, l’un des représentants des enseignants, conteste fermement la décision : « Il est inadmissible de proposer le paiement d’un seul mois et via une personne étrangère à notre province éducationnelle Sud-Kivu 2. » Il exhorte les autorités à s’impliquer urgemment pour éviter une dégradation de la situation. La réunion s’est achevée sans consensus, laissant les enseignants dans l’attente d’une réponse concrète.
Salumu Msafiri Modeste