Une grande réunion de sécurité élargie a eu lieu dans la salle de réunion de la paroisse Cœur immaculé de Marie de Baraka ce mardi 25 février 2025, sous l’égide du maire intérimaire, Émérite Tabisha Mongelwa. Cette réunion avait pour objectif principal de discuter de la situation sécuritaire précaire qui affecte actuellement la ville. Des habitants venus de différents horizons ont participé à cette rencontre, visant à trouver des solutions communes pour rétablir la paix et l’ordre dans la région.
Lors d’une interview accordée à Fizinews24.info, le maire intérimaire a expliqué que cette réunion visait à rappeler que la sécurité ne devait pas être considérée comme une responsabilité exclusive des forces de l’ordre, mais comme une tâche partagée par toute la population. « La sécurité est une responsabilité collective. Ce n’est pas seulement le travail des services de sécurité, de la FARDC, de la police ou de l’ANR, mais aussi des citoyens eux-mêmes », a-t-il précisé. Il a insisté sur le fait que les citoyens doivent être des acteurs actifs dans le maintien de l’ordre et de la paix.
La situation sécuritaire à Baraka a été exacerbée par des incidents récents, notamment des tirs nocturnes par des soldats de la FARDC venus d’Uvira. Selon le maire intérimaire, après l’arrivée des militaires, un sentiment d’insécurité a rapidement envahi la ville. « Nous avons vu venir des soldats de la FARDC en provenance d’Uvira qui ont fui le front à partir de Goma et Bukavu. Cependant, une fois arrivés à Baraka, ces soldats ont commencé à reproduire le même comportement violent qu’ils avaient montré à Uvira, Bukavu et Goma », a déclaré Émérite Tabisha Mongelwa. Il a ajouté que des efforts étaient en cours pour renvoyer ces troupes à Uvira afin de limiter les perturbations.
Lors de cet échange, il a également tenu à rassurer la population concernant la propagation de rumeurs liées à des affrontements armés. « Beaucoup de personnes fuient sans savoir exactement pourquoi. Il n’y a pas de guerre dans la zone de Baraka, ni dans les secteurs tanganyika, Ngandja, Mutambala et la ville de Baraka. J’ai voulu encourager la population à rester calme et à ne pas céder à la panique. » Il a ajouté que l’unité de la communauté et la collaboration avec les autorités légales permettraient de mieux gérer cette situation d’insécurité.
En réponse à la violence signalée, le maire intérimaire a révélé que l’armée nationale, la FARDC, a récemment renforcé sa présence à Baraka. « Nous avons retourné plus de 147 soldats depuis Uvira, où ils étaient impliqués dans des actes de violence. Lors de leur arrivée à Baraka, ils ont trouvé une situation calme. Toutefois, nous avons constaté qu’ils ont commencé à reproduire les mêmes comportements qu’à Uvira. » Le maire a annoncé que des mesures sont prises pour les retourner à Uvira, où ils pourront mieux servir sous la direction des autorités militaires locales.
Enfin, le maire a appelé la population à une mobilisation générale pour combattre l’insécurité. Il a lancé un appel à ceux qui hébergent des soldats sans les signaler aux autorités compétentes : « Tout résident qui héberge des militaires sans les déclarer doit en informer immédiatement les chefs de quartier et les autorités locales », a-t-il insisté. Selon lui, cette situation de « sous-déclaration » est l’une des causes majeures de l’instabilité à Baraka, et une action collective sera indispensable pour restaurer la paix dans la ville.
Salumu Msafiri Modeste
