Le gouvernement congolais prend des mesures fortes contre le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), fondé par Joseph Kabila. Le ministère de l’Intérieur a annoncé, samedi 19 avril 2025, la suspension de ses activités sur l’ensemble du territoire national. Cette décision intensifie la pression sur l’ancien président et ses partisans, après plusieurs auditions de hauts responsables du parti. Dans un communiqué officiel parvenu à la rédaction de Fizinews24.info, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a dénoncé « le silence complice du PPRD face à l’agression rwandaise dans l’Est du pays » et jugé inacceptable l’implication présumée de Joseph Kabila dans le conflit en cours.
Le même jour, Joseph Kabila est arrivé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une région partiellement contrôlée par les rebelles du M23/AFC. Accusé par le gouvernement de soutenir ces groupes armés, l’ancien président justifie son retour en RDC après six ans de silence par la volonté de « contribuer à la recherche de solutions à la crise sécuritaire ». Dans une lettre adressée à Jeune Afrique le 8 avril, il annonçait son intention de rentrer « sans délai » face à la dégradation de la situation.
La majorité présidentielle interprète ce retour comme une preuve supplémentaire de sa collusion avec les rebelles. Le PPRD, de son côté, rejette catégoriquement ces accusations, qu’il qualifie de manœuvres politiques destinées à détourner l’attention de l’échec sécuritaire du pouvoir actuel. Lors d’un point presse tenu à Lubumbashi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a déclaré : « Il faut savoir d’abord que le président de la République en avait parlé. Il disait que le président, son prédécesseur, était lié à l’AFC depuis plusieurs mois. »
Les observateurs restent prudents face à l’escalade. « On attend de voir, on attend d’écouter, parce qu’il ne faut peut-être pas présumer certaines choses », a ajouté Patrick Muyaya. La République démocratique du Congo entre dans une phase délicate, où les tensions politiques et les menaces sécuritaires pourraient redéfinir durablement le paysage national.
Salumu Msafiri Modeste