La ville de Bukavu vit, ce 14 avril 2025, son deuxième mois sous le contrôle du M23/AFC. Selon plusieurs sources locales contactées par Fizinews24.info, cette occupation a plongé la capitale provinciale du Sud-Kivu dans une crise profonde. « Les banques et institutions financières sont toujours fermées, bloquant toute activité économique », déclare un commerçant du centre-ville. Cette paralysie aggrave l’inflation et fragilise le quotidien des ménages.
L’insécurité s’est installée durablement. « Des hommes armés non identifiés rôdent chaque nuit, pillent, tuent… et parfois, ce sont les habitants qui rendent justice eux-mêmes », confie une habitante du quartier Panzi. Dans les zones rurales, les combats entre les Wazalendo et le M23/AFC rendent les déplacements impossibles. « Les hôpitaux manquent de tout, surtout depuis le départ des ONG », ajoute un agent de santé.
Sur le plan éducatif, la situation est alarmante. Les écoles fonctionnent à peine, avec un absentéisme massif et des frais de scolarité devenus inabordables. « Beaucoup de parents n’envoient plus leurs enfants à l’école, faute de moyens », témoigne un enseignant de Kadutu. La société civile dénonce une « génération sacrifiée », victime d’un conflit qui s’enlise.
Occupée sans résistance le 14 février dernier, Bukavu a vu fuir plus de 10 000 personnes vers le Burundi. Malgré les appels internationaux, les combats se poursuivent, notamment à Walungu et Kavumu. « Rien ne change, et nous sommes oubliés », soupire un déplacé à Nyangezi. La population attend des réponses concrètes face à cette crise humanitaire croissante.
Salumu Msafiri Modeste
