Les marchés de Bukavu sont actuellement le théâtre d’une augmentation insupportable des prix des produits de première nécessité, un phénomène qui fait parler plus d’un observateur.
Les denrées de base, telles que le riz, le maïs, l’huile et les légumes, se voient leurs prix grimper du jour au jour, rendant le quotidien de nombreux ménages de plus en plus difficile à supporter.
Dans un contexte de crise économique déjà tendue, les consommateurs lancent un appel pressant aux autorités locales et aux acteurs économiques pour qu’ils interviennent dans l’urgence afin de stabiliser la situation.
Le cas des marchés centraux de Kadutu, Nyawera, et Panzi laissent à digérer. La hausse de prix dans ces derniers touchent particulièrement les familles démunies.
«Aujourd’hui, un sac de riz de 25 kg coûte pratiquement 15% de plus qu’il y a deux mois. Comment une famille moyenne peut-elle survivre ?» déplore Jeanne Kavira, une mère de cinq enfants rencontrée au marché de Kadutu.
Plusieurs commerçants justifient cette augmentation par divers facteurs, notamment la dépréciation de la monnaie locale et les coûts de transport accrus.
L’inflation des prix affecte la qualité de vie de la population, obligeant plusieurs ménages à réduire leur consommation.
«Avant, on pouvait encore se procurer un repas de qualité, mais aujourd’hui, c’est devenu un luxe », explique Samuel, un fonctionnaire retraité.
Face à cette situation critique, des voix s’élèvent pour demander une intervention rapide. C’est le cas des organisations de défense des consommateurs qui exigent des actions immédiates pour alléger cette pression économique.
Selon Mwami M’Kubwa, président de la Ligue des consommateurs de Bukavu, estime qu’«il est impératif que le gouvernement provincial travaille main dans la main avec les commerçants pour identifier des solutions durables, notamment en régulant les circuits de distribution et en subventionnant certains produits essentiels.»
Les experts en économie quant à eux pensent que cette hausse des prix pourrait s’inscrire dans la durée si les conditions actuelles perdurent.
«Nous devons repenser les stratégies d’approvisionnement pour éviter que cette situation ne plonge davantage de familles dans la précarité », affirme le professeur de l’Université de Bukavu, Jean Mugenzi, qui suggère une amélioration des infrastructures routières pour réduire les coûts de transport.
En attendant une réponse des autorités, les habitants de Bukavu tentent de s’adapter tant bien que mal à cette flambée des prix qui affecte leur quotidien.
Salumu Msafiri Modeste