Les informations recueillies à Fizinews24.info, Mussa Ali Rutamu, coordonnateur provincial du Mouvement Citoyen Machozi Ya Rahiya, a indiqué que la ville d’Uvira traverse une crise complexe, mêlant des enjeux sécuritaires, économiques et sociaux. Cette situation est exacerbée par l’agression rwandaise et la présence des supplétifs du M23/AFC, qui occupent plusieurs localités stratégiques du Sud et du Nord-Kivu, telles que Goma et Bukavu. « Cette occupation militaire entrave gravement les échanges commerciaux, notamment entre Bukavu et Uvira », explique Mussa Ali Rutamu.
Le commerce, principal moteur économique de la ville, est gravement perturbé par le blocage de la plaine de Ruzizi. « Les commerçants, dont la clientèle provient principalement de Bukavu, rencontrent de grandes difficultés à écouler leurs marchandises, et d’autres manquent même de stocks », souligne un commerçant uvirois. L’interruption des échanges commerciaux crée une instabilité économique qui touche de nombreux foyers d’Uvira, fragilisant leur quotidien.
L’impact de cette crise se fait également sentir sur le taux de change. Avant l’avancée du M23/AFC, le dollar se changeait à 2 800 FC. Aujourd’hui, il atteint 3 300 FC, tandis que la dévaluation du franc congolais plonge encore plus les ménages dans une précarité accrue. « Cette dévaluation brutale du franc congolais augmente les prix des produits de première nécessité, pénalisant ainsi la population », constate Mussa Ali Rutamu.
En plus de cette crise monétaire, les opérateurs de services financiers mobiles, comme Airtel Money et M-Pesa, prélèvent désormais 10 % sur chaque retrait. Cette situation exacerbe la défiance des commerçants vis-à-vis du franc congolais, qui est souvent rejeté, notamment les billets de 500 et 1 000 FC. « Les grandes surfaces refusent les francs congolais, ce qui met les petits commerçants dans une situation délicate », indique un vendeur local. Les banques et coopératives fermées, ainsi que la paralysie des transferts d’argent, contribuent à l’isolement économique de la ville.
Salumu Msafiri Modeste
