La ville d’uvira située dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, a récemment pris une nouvelle dimension en devenant le chef-lieu de la province après la chute de Bukavu, occupée par les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo/M23 soutenus par le Rwanda. Cette situation a conduit à une insécurité exacerbée dans la ville, avec des actes de pillages et de vandalisme qui ont paralysé les activités quotidiennes, affectant gravement l’économie locale. Toutefois, une accalmie relative a permis la réouverture de la plupart des services publics et infrastructures essentielles.
Le calme retrouvé dans la ville est le fruit des efforts conjoints des Forces armées de la RDC (FARDC), des groupes d’autodéfense locaux, les Wazalendo, et des autorités urbaines. Ces derniers ont permis la remise en marche des activités économiques, mais un secteur crucial reste à l’arrêt : l’éducation. Malgré la reprise des autres services, les écoles restent fermées, plongeant ainsi plus de 103 000 élèves et étudiants dans l’incertitude. « Il est inadmissible que ce secteur vital reste otage d’une insécurité abstraite », déclare Mussa Ali Rutamu, Coordonnateur Provincial du mouvement citoyen Machozi ya Rahiya contacté par la rédaction de Fizinews24.info.
Le retard dans le calendrier scolaire est particulièrement préoccupant. Au 10 mars 2025, les élèves des écoles primaires et secondaires accumulent un retard de plus d’un mois, alors que l’année scolaire devait commencer le 17 février. Ce blocage touche plus de 570 écoles primaires, 280 établissements secondaires, ainsi que 7 universités et instituts supérieurs. Ce retard met en péril la préparation des examens nationaux, comme l’Enafep et l’Exetat, prévus en juin 2025. « Les enseignants, notamment ceux des écoles privées, se retrouvent dans une précarité accrue, car leurs salaires dépendent de leurs activités », ajoute Mussa Ali Rutamu.
Dans ce contexte, le Mouvement citoyen Machozi ya Rahiya réclame la réouverture immédiate des écoles. « Comment justifier que dans des villes comme Goma et Bukavu, sous occupation du M23, les écoles fonctionnent déjà malgré une insécurité définie par répression et enlèvements, tandis qu’Uvira, qui bénéficie d’une accalmie depuis un mois, tarde à rouvrir ses écoles ? », s’interroge Mussa Ali Rutamu. L’éducation, pilier de l’avenir d’une nation, doit être une priorité pour le gouvernement congolais, afin de ne pas sacrifier l’avenir des jeunes générations.
Salumu Msafiri Modeste