La ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, s’est réveillée sous le fracas des armes lourdes ce jeudi 1er mai 2025. Dès 6 heures du matin, de violents échanges de tirs ont été entendus dans les collines surplombant les quartiers de Kasenga et Kavimvira, replongeant la population dans une insécurité grandissante.
Selon les informations parvenues à la rédaction de Fizinews24.info, Mussa Ali Rutamu, coordinateur provincial du mouvement citoyen Machozi ya Rahiya (MCMR-RDC), affirme que « les combats opposent une nouvelle fois les FARDC aux Wazalendo », en raison d’un différend stratégique. Les Wazalendo occupent une colline surplombant Kavimvira, que l’armée régulière tente de reprendre. « Les Wazalendo refusent de céder cette position », a-t-il précisé.
Les affrontements ont duré plus de sept heures, de 6 h à 13 h, secouant le quartier de Kakombe. Aucun civil n’a été blessé, selon les premières informations, mais l’armée déplore déjà plus de dix soldats touchés. Du côté des Wazalendo, le bilan reste inconnu. Une tension palpable continue de régner dans les zones affectées.
La vie économique d’Uvira a été brusquement interrompue. Les marchés de Maendeleo, Mulongwe et Kavimvira sont restés fermés toute la matinée. « Nous n’avons pas pu ouvrir, tout le monde est resté chez soi à cause des tirs », témoigne un commerçant de Kasenga. Ce n’est qu’après 13 heures que les activités ont timidement repris.
Les services publics et privés, ainsi que les établissements scolaires et universitaires, ont également été touchés. Les écoles de Kavimvira n’ont pas ouvert, paralysées par la peur. « Nous avons préféré garder nos enfants à la maison », confie une mère de famille jointe par téléphone. La panique a gagné de nombreux foyers.
Le MCMR-RDC appelle à la retenue et au dialogue entre les belligérants. « Uvira souffre déjà de la fermeture de la RN5 et d’une crise économique aiguë. Ces combats ne font qu’aggraver les choses », dénonce Mussa Ali Rutamu. Le mouvement exhorte les parties à « faire preuve de responsabilité ».
Enfin, les voix citoyennes se lèvent pour réclamer l’intervention urgente des autorités à tous les niveaux. « Il est inacceptable que des forces censées protéger la population s’entredéchirent », conclut Mussa Ali Rutamu. La population d’Uvira espère désormais des actions concrètes pour garantir la paix et la sécurité dans la région.
Salumu Msafiri Modeste
