Cet atelier qui a réuni les vieux sages, les coutumiers, et les jeunes de Baraka et du territoire de Fizi, s’est tenu ce mardi 28 mars 2023 dans la salle des réunions Maman Nyashinde située au quartier Majengo, ville de Baraka au Sud-Kivu et organisé par le conseil urbain et territorial de la jeunesse (CUJ et CTJ), ainsi que le cadre de concertation intercommunautaire (CCI) par le financement de la section de la MONUSCO affaire civile bureau d’Uvira.
L’objectif est de promouvoir les initiatives locales, la restauration de la paix et la cohabitation pacifique dans les moyens plateaux et la littorale.
D’après le président du Conseil urbain de la jeunesse dans la ville de Baraka, Ir. Patient Rafiki Abahenya commence par demander les jeunes à ne pas se laisser instrumentalisés par les vieux car les conflits ne sont pas le seul héritage que les vieux doivent laisser à la jeunesse. Cependant il les appelle à la vigilance et à l’éveil de conscience.
« Nous avons longtemps fait une lecture, et nous avons conclu que les jeunes sont manipulés, instrumentalisés voire même manipulés par les vieux, et d’ailleurs c’était ça le débat d’aujourd’hui, se partager les responsabilités sur notre situation sécuritaire. Nous avons dit aux vieux que l’insécurité a débuté depuis que nous n’étions pas nés, les conflits ont alors commencé pendant que nous étions déjà dans l’espace Fizi-Baraka, malheureusement ceux qui nous encouragent d’endurcir ces combats ce sont nos vieux. Parfois ils nous disent que de tels gens sont très mauvais, nous nous demandons alors une question, est-ce qu’eux n’ont pas bien cohabiter avec ces gens depuis longtemps ? La réponse est qu’ils en ont et sans querelle d’ailleurs. Mais ils commencent alors à montrer notre génération que ces gens là sont mauvais, la conséquence est que les jeunes s’entretuent entre eux, nous appelons les jeunes à l’éveil de conscience. Nous ne devons pas hériter des nos vieux les conflits, c’est le moment de changer les choses et leur dire que notre jeunesse doit être positive, qui est pour la paix et qui travaille pour la paix bien que cette dernière a son prix et une valeur, et c’est un sacrifice auquel chaque jeune doit se donner » a-t-il expliqué.
À lui d’ajouter que les jeunes ont un grand rôle à jouer dans la communauté c’est ainsi que tout le monde cherche à vouloir l’utiliser pour ses intérêts alors que la guerre ne profite à personne.
« La paix ne viendra nulle part, ce sont nous mêmes qui sont les acteurs principaux de cette paix, nous les habitants de Baraka, Fizi. Donc si nous voulons qu’il y ait l’insécurité chez nous il y en aura. Ce n’est pas la monusco, les États unis, les nations unies, l’Union européenne qui doivent nous imposer la paix, mais ce sont nous mêmes, mon petit frère, mon père, ma mère si nous acceptons d’apporter la paix chez nous elle viendra, c’est pourquoi vous trouverez que dans ces conflits nos prédateurs sont en train de profiter à exploiter nos produits, nos minerais, ils construisent chez eux et nous nous ne nous mettons qu’à s’entre-tuer alors que ça ne profite à personne. Il y a plusieurs occasions et opportunités que nous perdons sous prétexte que Baraka-Fizi il y a l’insécurité on ne peut pas investir c’est un manque à gagner« , renchérit-il.
De son côté, l’administrateur du territoire assistant en charge des questions administratives et politiques, monsieur Rajabu Malwela dit être satisfait par l’organisation de cet atelier et appelle la population de son entité de veuiller au respect et à l’accomplissement de toutes les recommandations qui ont été formulées au cours de cette assise.
« Je suis venu représenter mon chef dans cet atelier qui avait l’objectif de a restauration de la paix et la cohabitation pacifique entre les personnes, la rencontre telle que celle-ci est parmi celles qui peuvent pousser aux gens de vivre en paix si nous mettons en pratique ce qui a été débattu la dessus. Il y a des recommandations qui ont été formulées et c’est important de les respecter et les pratiquer. Mon message est que les gens doivent s’impliquer chacun en ce qui le concerne afin que nous ayons une paix durable« , a-t-il martelé.
Notons qu’une feuille de route sur la paix à Fizi a été élaborée, dont les participants se sont engagés à promouvoir les activités socio culturelles communes entre autre les matchs de football, les danses, les rencontres d’échanges, amener les coutumiers à respecter la loi sur la transhumance mais aussi la sensibilisation à travers les médias locaux sur la lutte contre les discours de haine.
Bahome Sadi François