La situation sécuritaire s’est brièvement détériorée lundi 23 juin 2025 à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, plus précisément à la frontière entre la RDC et le Burundi, à la suite d’échanges de tirs entre des éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) et une partie des combattants Wazalendo.
Face à cet incident, le notable Andre Byadunia Mashaka a condamné fermement ce qu’il qualifie d’acte regrettable.
Contacté par Fizinews24.info, Andre Byadunia Mashaka, une figure notable de la région d’Uvira, est revenu sur les origines de cette tension :
« Cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Elle a commencé il y a quelques jours. Il y avait un problème de tracasseries signalé par les services de sécurité, notamment les FARDC. Il faut reconnaître que les Wazalendo accomplissent un travail important dans la défense du territoire, aussi bien à Fizi qu’à Uvira. Si l’ennemi n’a pas pu s’emparer de ces zones, c’est grâce à leur détermination. Beaucoup de combattants sont venus des Moyens et Hauts Plateaux de Fizi, du centre d’Uvira et d’autres localités, et se sont concentrés dans la ville d’Uvira. », a-t-il déclaré.
Selon lui, des irrégularités ont été observées aux postes frontaliers de Kamvivira et au port de Kalundu :
« Des cas de tracasseries ont été constatés de la part de certains responsables Wazalendo, qui facilitaient le passage de marchandises sans dédouanement. Par exemple, une cargaison évaluée à 5 000 dollars pouvait passer moyennant seulement 1 000 dollars. Ces fonds n’étaient ni versés au Trésor public ni utilisés pour soutenir les fronts militaires de Fizi, Uvira ou Kaziba », explique-t-il.
Malgré une réunion entre les différentes parties prenantes commandement militaire, Fédération des entreprises du Congo (FEC) et services publics œuvrant aux frontières un désaccord persiste :
« Lors de cette réunion, il avait été convenu que 40 % des recettes issues de ces transactions devaient être reversées pour soutenir les Wazalendo. Mais certains de leurs chefs ont rejeté cette décision, estimant que les fonds étaient déjà affectés à l’approvisionnement en vivres pour leurs troupes. En réaction, le général des FARDC a ordonné le déploiement de militaires à la frontière pour surveiller les mouvements et identifier les éventuels fauteurs de troubles au sein des Wazalendo. Les troupes ont été déployées dès samedi. Les combattants Wazalendo se sont alors retirés sans incident, tout en déclarant qu’ils reviendraient sur place », a-t-il conclu.
Salumu Msafiri Modeste