La société civile environnementale de Fizi-Baraka alerte sur l’état alarmant des rivières Mkyemakye et Malala, menacées par une dégradation accélérée due à des activités humaines incontrôlées.
Selon les enquêtes menées sur le terrain, « ces deux rivières connaissent une détérioration sensible, mettant en danger les écosystèmes et les populations riveraines », affirme Georges Alimasi, président de la société civile environnementale, spécialiste en gestion rationnelle et durable des ressources naturelles, et chercheur indépendant en gestion de l’environnement, lors d’une interview accordée à la rédaction de Fizinews24.info. Cette situation intervient alors que l’humanité célèbre, chaque 14 mars, la Journée mondiale d’action pour les rivières, soulignant l’urgence de leur préservation, en vertu du principe international pollueur-payeur.
Les causes de cette pollution sont multiples : extraction incontrôlée de sable et de moellons, déversement d’ordures ménagères, dépotoirs non vidés… Ces actes, bien que commis sur des terrains appartenant à l’État, « transforment ces cours d’eau en poubelles publiques et menacent directement la biodiversité locale », explique M. Georges Alimasi. L’air vicié et les déchets visibles dans la ville de Baraka témoignent d’un grave désengagement face aux normes environnementales.
Face à cette crise écologique, la société civile lance un appel pressant aux autorités locales. « Nous interpellons la mairie pour une mission conjointe et mixte sur le terrain, afin d’évaluer les dégâts et proposer des solutions concrètes », souligne le président Georges Alimasi. L’objectif est clair : stopper la pollution et restaurer ces milieux aquatiques, indispensables à la survie locale.
L’extraction de sable et de moellons, devenue une activité lucrative depuis 2020, aggrave la situation non seulement dans les rivières, mais aussi dans les quartiers. Malgré cela, certains responsables se mobilisent. « Nous saluons les efforts du coordinateur urbain Alexis Musambya Ibaci, engagé dans ce combat contre la dégradation », ajoute Georges Alimasi, tout en appelant à une stratégie municipale forte de protection de l’environnement.
Des mesures préventives ont été adoptées avec l’implication du service technique de l’environnement : plantation de bambous le long des berges pour lutter contre l’érosion, élaboration de normes d’assainissement, réglementation stricte des activités polluantes, et installation de poubelles publiques. Ces actions visent à « mettre fin à l’impunité dans la pollution de ces rivières », selon les représentants de la société civile.
Enfin, les défenseurs de l’environnement rappellent le principe du pollueur-payeur : « La mairie doit mettre en place une équipe d’experts pour analyser les conséquences écologiques et humaines, et engager les responsabilités ». À Baraka, l’urgence écologique ne peut plus être ignorée. Sauver les rivières Mkyemakye et Malala, c’est préserver une ressource vitale pour les générations présentes et futures.
Salumu Msafiri Modeste
