Le regroupement des organisations de la société civile de Baraka a décrété une journée ville morte ce jeudi 4 septembre 2025. Cette mobilisation vise à exiger le départ immédiat du général Olivier Gasita, récemment réaffecté comme commandant second de la 33e région militaire, en charge des opérations et renseignements au Sud-Kivu, basé à Uvira, chef-lieu provisoire de la province.
Cette décision a été rendue publique à l’issue d’une réunion tenue ce mercredi 3 septembre entre différentes composantes de la société civile active dans la ville de Baraka.
Une contestation contre sa réaffectation
Les organisations dénoncent la réaffectation du général Olivier Gasita, en provenance de Kindu (province du Maniema), craignant une aggravation de l’insécurité dans le sud de la province du Sud-Kivu. Elles soulignent que la situation sécuritaire est déjà très tendue dans les territoires d’Uvira, Fizi et Baraka, où la présence de groupes armés et les affrontements se multiplient, notamment avec l’avancée du M23/AFC dans d’autres villes de l’Est, comme Bukavu et Goma.
« Une figure controversée », selon les acteurs locaux
Dans une interview accordée à Fizinews24.info, Lusambya Wanumbe, président de la nouvelle dynamique de la société civile NDSCI Chunvi ya Congo, explique les motivations de la mobilisation :
« La population doit comprendre que nous vivons une situation d’instabilité depuis février. Uvira, Fizi et Baraka sont dans un climat d’insécurité. Pendant que Bukavu et Goma sont déjà entre les mains des rebelles du M23/AFC, nous sommes surpris de voir notre gouvernement affecter le général Olivier Gasita à un poste aussi stratégique. Nous demandons sa révocation immédiate et appelons tous les citoyens à observer une journée sans activités ce jeudi 4 septembre, en attendant d’éventuelles discussions avec les autorités des résistants wazalendo », a-t-il déclaré.
De son côté, Kakozi Tchakubuta Djodjongonda, coordinateur urbain de la société civile des compatriotes congolais (SOCICO-RDC) à Baraka, précise que le refus de voir le général en poste ne repose pas sur des considérations ethniques :
« Ce n’est pas une question de son appartenance ethnique, mais de ses antécédents militaires. Le général Olivier Gasita est accusé d’avoir abandonné plusieurs villes, comme Goma et Bukavu sous contrôle de l’ennemi, sans riposte face à l’avancée des rebelles. Il ne peut pas aujourd’hui occuper un poste aussi sensible. Son passé militaire ne plaide pas en sa faveur. »
Il appelle ainsi les habitants à respecter la journée ville morte, et demande aux conducteurs de motos, de camions, aux commerçants, aux écoles et institutions académiques de suspendre toute activité.
Un appel au calme et à la discipline
Enfin, Placide Nyoka, vice-président d’une nouvelle structure citoyenne locale, a invité la population à observer cette journée dans le calme :
« Nous exhortons la population à rester chez elle pour éviter toute perturbation. Seuls les hôpitaux, pharmacies et radios locales seront autorisés à fonctionner ce jour-là », conclut-il.
Salumu Msafiri Modeste
