Les sociétés civiles de la ville de Baraka, regroupant diverses composantes locales, dont la jeunesse et les notables, expriment par la présente leur profonde indignation face à ce qu’elles qualifient d’ingérence répétée et injustifiée de l’administrateur du territoire de Fizi Samy Kalonji Badibanga dans la gestion du patrimoine de la ville.
Dans un mémorandum adressé à l’autorité concernée, les signataires citent notamment la lettre n° 5072/070/D.3/TF/2025 du 14 août 2025, largement relayée sur les réseaux sociaux, comme preuve de cette implication jugée illégale. Selon eux, l’administrateur du territoire Samy Kalonji Badibanga s’arroge des prérogatives qui relèvent exclusivement des autorités urbaines, au mépris des textes légaux en vigueur.
« Cette posture constitue une violation flagrante des lois régissant la décentralisation en République démocratique du Congo. Elle nuit au bon fonctionnement de nos institutions locales, porte atteinte à l’autorité du maire et à l’autonomie administrative de la ville », affirment les sociétés civiles dans leur déclaration.
Elles accusent par ailleurs cette immixtion d’alimenter les tensions coutumières, notamment dans la commune urbaine de Katanga.
Un rappel des faits
Depuis l’élévation de Baraka au rang de ville en 2019, et la signature par l’ancien administrateur du territoire de Fizi de l’acte officiel de cession, ce dernier a perdu toute compétence sur les affaires administratives et patrimoniales relevant de la nouvelle entité urbaine.
Les signataires rappellent que cette cession comprenait non seulement le territoire physique, mais aussi l’ensemble des actes administratifs associés. Par conséquent, les anciens contrats signés par le territoire dans les limites désormais attribuées à la ville ne sauraient relever de l’autorité de Fizi.
Ils dénoncent également la perception illégale de fonds liés à des contrats techniques ou financiers et exigent que ces sommes soient immédiatement reversées à la caisse de la mairie de Baraka.
Recommandations claires
Au regard de ces faits, les sociétés civiles de Baraka formulent une série d’exigences à l’endroit de l’administrateur du territoire de Fizi :
Mettre fin immédiatement à toute forme d’ingérence dans les affaires internes de la ville de Baraka ;
Respecter strictement les limites de ses prérogatives, telles que définies par la législation nationale en matière d’organisation territoriale ;
Favoriser un climat de collaboration respectueuse entre les services territoriaux et municipaux, dans l’intérêt de la population ;
Laisser à la mairie de Baraka la pleine gestion des anciens contrats de location relevant désormais de son ressort ;
Reverser sans délai à la mairie les fonds perçus illégalement dans le cadre des contrats mentionnés ;
Inviter les partenaires désireux d’occuper des bâtiments situés dans la ville à se référer exclusivement aux autorités municipales ;
Encourager la mairie à exercer pleinement et sans compromis son autorité sur l’ensemble des biens lui revenant de droit.
Salumu Msafiri Modeste