Les parents d’élèves du Complexe Scolaire Élite de Bukavu montent au créneau pour dénoncer la mainmise du directeur, Séraphin Cigondo, sur la gestion de l’établissement et l’imposition d’un comité des parents désigné sans consultation.
Ils saluent néanmoins la décision des autorités éducatives provinciales d’annuler les élections jugées irrégulières et appellent à une réorganisation transparente, conforme à la loi et aux principes démocratiques.
Selon plusieurs parents, la direction du C.S. Élite se serait arrogé le droit de désigner elle-même les membres du comité des parents, écartant sans justification certaines candidatures valables et imposant d’autres à la dernière minute.
Ce comportement, jugé autoritaire, va à l’encontre de la Loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014 et de l’Arrêté ministériel n°08/073 du 24 décembre 2008, qui garantissent le droit des parents à élire librement leurs représentants au sein des établissements scolaires.
Les parents dénoncent également la hausse unilatérale des frais connexes, fixés par la direction à 15 dollars américains au lieu des 5.000 francs congolais prévus par l’arrêté provincial. Ils soulignent que l’école ne dispose toujours ni de bibliothèque ni d’équipements informatiques indispensables à un apprentissage moderne.
Aucune justification claire de cette majoration n’aurait été communiquée, alimentant un climat de méfiance et de frustration au sein des familles.
<span;>> « D’autres frais illégaux nous sont aussi imposés sans aucune information préalable », déplore un parent, avant d’ajouter :
« Dans quelle école au monde peut-on augmenter les frais sans prévenir les parents ? »
Plus grave encore, plusieurs élèves auraient été chassés définitivement sans motifs valables, une mesure jugée arbitraire par les parents, qui y voient une preuve supplémentaire de la mauvaise gestion du directeur.
Selon eux, ces renvois abusifs traduisent un abus d’autorité et compromettent sérieusement la réputation de l’établissement, autrefois salué pour la qualité de son encadrement.
Les représentants du ministère de l’Éducation, présents lors de l’assemblée élective du 11 octobre 2025, ont constaté ces irrégularités et décidé de suspendre le processus électoral. Ils ont recommandé la reprise des élections dans un environnement apaisé, démocratique et conforme à la législation en vigueur.
Dans leur déclaration, les parents formulent plusieurs revendications et recommandations :
1. L’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives pour la mise en place d’un comité des parents réellement représentatif ;
2. La transparence dans la gestion financière de l’établissement, avec des comptes clairement présentés aux parents ;
3. Le respect strict de la législation éducative nationale et des directives du ministère de tutelle ;
4. Le rétablissement d’un climat de confiance et de collaboration entre la direction, les parents et les enseignants ;
5. La considération du bien-être des élèves et du personnel enseignant, souvent victimes des tensions internes.
Les parents demandent enfin au promoteur du C.S. Élite de remplacer le directeur, accusé de ternir l’image d’une école jadis reconnue pour sa rigueur et la qualité de son enseignement. Ils appellent à mettre fin aux pouvoirs discrétionnaires dans la gestion des affaires scolaires et à garantir le respect des règles démocratiques dans le choix du comité des parents.
Ils exhortent également les autorités compétentes à veiller à l’application effective de la loi dans tous les établissements scolaires de la province, rappelant que la participation des parents à la gestion des écoles est un droit fondamental et une condition essentielle pour une éducation de qualité.
Rédaction
