Le village de Misisi, situé dans le secteur de Ngandja, territoire de Fizi, a été secoué tôt le matin de ce vendredi 24 octobre 2025 par un échange de tirs entre deux factions du groupe Wazalendo. Ce nouvel affrontement a semé la panique et la psychose au sein de la population locale.
Dans un entretien téléphonique accordé à Fizinews24.info, le commandant Alimasi de Bon Cœur, alias Chindja Huwa, a confirmé l’incident et décrit la situation :
« Ce matin du 24 octobre, des échanges de tirs ont éclaté à Misisi entre les éléments Wazalendo du groupe FABB et d’autres factions locales. Tout est parti lorsque les wazalendo du groupe FABB ont démantelé les barrières illégalement érigées par d’autres groupes, notamment ceux du groupe du commandant Nakage et des jeunes. Lors de cette opération, un soldat appartenant au groupe des jeunes a été abattu et un autre grièvement blessé. Cela a provoqué une vive tension entre les factions rivales », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, les autorités ont donné l’ordre de faire démanteler toutes les barrières érigées sur l’axe allant de Lulimba à Misisi :
« J’ai commencé personnellement cette opération depuis Lulimba, en passant par les barrières des commandants René Itongwa, Alexis à Elombwe, jusqu’à celles des jeunes du commandant Nakage. Mais au moment où nous démantelions la barrière du groupe FABB à Kakoba, ces derniers ont ouvert le feu. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’au soir avant que la pluie ne mette fin aux échanges de tirs », a-t-il ajouté.
Le commandant Chindja Huwa a tenu à rassurer la population tout en condamnant la multiplication des barrières illégales dans cette partie du territoire :
« Nous demandons à la population de rester calme et de ne pas céder à la peur. Ces barrières sont devenues une source de souffrance pour les citoyens. Nous ne prenons pas les armes pour oppresser notre peuple, mais pour protéger le territoire national et assurer la sécurité des civils et de leurs biens », a-t-il insisté.*
Selon lui, de Lulimba à Misisi, plus de sept barrières illégales ont été identifiées et démantelées avec l’accord des responsables de wazalendo. « Nous avons laissé seulement deux points de contrôle, l’un village communément appelé 17 et l’autre à Kota Mabanga, afin d’assurer la sécurité, et non pour extorquer de l’argent à la population », a-t-il précisé.
La population, encore sous le choc, appelle les responsables des différents groupes de Wazalendo à s’impliquer urgemment pour mettre fin à ces échanges récurrents qui troublent la quiétude des habitants. Cette recrudescence de la violence intervient alors que l’Est de la République démocratique du Congo fait face à une instabilité persistante causée par les attaques des rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda.
Salumu Msafiri Modeste
