Une inquiétude grandissante s’est installée dans le le village Mikenge situé dans le secteur d’Itombwe dans les Hauts-plateaux de Mwenga en province du sud-kivu, en raison de la situation sécuritaire préoccupante. Ce dimanche 03 novembre 2024, des échanges de tirs entre militaires ont plongé la population dans une atmosphère tendue, poussant les habitants à rester confinés chez eux et perturbant le traditionnel marché dominical.
Interrogé par Fizinews24.info, Mfariji Lewis, président des jeunes du secteur d’Itombwe, a souligné l’ampleur de cette crise.
« ce matin de ce dimanche, des soldats en provenance de Minembwe sont arrivés pour relever l’ancienne unité ici à Mikenge. À la grande surprise, ces derniers ont commencé à tirer de manière imprévisible. Cela a plongé la population dans une grande frayeur », a-t-il dit.
Selon la même source, ces tirs incontrôlés ont non seulement effrayé les habitants, mais ont également paralysé les activités du marché dominical, un lieu clé pour la population locale.
Cette tension a débouché sur un incident tragique dans la soirée. Jean Paul Kibambazi, un jeune vendeur ambulant âgé de 25 ans, a été blessé par balle aux alentours de 20h, alors qu’il regagnait son domicile.
« Il a été touché en plein quartier, sans raison apparente, et a dû être transporté à l’hôpital général de d’Itombwe pour des soins médicaux », a-t-il rapporté.
Cependant,la situation sécuritaire à Itombwe ne cesse de se détériorer. Déjà le 31 octobre dernier, des violences arbitraires avaient été signalées, exacerbant l’insécurité ressentie par les civils. Les habitants expriment leur frustration croissante, notamment face à la présence de groupes armés étrangers comme les rebelles de Red Tabara, dissimulés dans la forêt d’Itombwe, et face à l’inaction apparente des FARDC et de la Force de l’Afrique de l’Est (EAC).
« Nous lançons un appel à l’armée nationale et à la force de l’EAC pour qu’elles se concentrent sur la véritable menace, en ciblant les rebelles étrangers dans la forêt. Au lieu de cela, nous subissons des tirs aléatoires qui exposent la population civile à des dangers injustifiés », déplore Mfariji, précisant que ces pratiques augmentent le sentiment de terreur parmi les habitants.
Les jeunes d’Itombwe à travers son président,exhortent les autorités judiciaires à intervenir pour identifier et sanctionner les auteurs de ces abus.
« Il est inconcevable de voir des soldats si jeunes, récemment formés, agir de manière irresponsable en tirant, pillant et intimidant des innocents. Nous demandons que des formations en droits de l’homme soient dispensées à ces militaires afin qu’ils apprennent à distinguer les civils des ennemis », a-t-il plaidé.
Face à cette situation, la population sollicite également l’appui des organisations de défense des droits humains ainsi que des autorités du Sud-Kivu pour rétablir la sécurité dans le secteur d’Itombwe. Tout en demandant le remplacement de ces troupes afin de restaurer la confiance des habitants. Car la population d’Itombwe a besoin d’une armée qui protège et non qui l’effraie.
Salumu Msafiri Modeste