Les informations relayées par la RFI parvenues à Fizinews24.info, la situation à Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, demeure extrêmement tendue. Depuis plusieurs jours, des tirs nourris résonnent dans différents quartiers de la ville, où la présence du groupe armé M23, appuyé par l’armée rwandaise, est confirmée par les autorités congolaises. Le ministre Patrick Muyaya a déclaré : « Le gouvernement congolais travaille pour éviter un carnage et limiter les pertes en vies humaines ». Cependant, malgré les efforts des autorités, des scènes de chaos, de pillages et d’évasions de prisonniers continuent d’emplir les rues.
Les violences ont causé des victimes. Selon des sources sanitaires, « 8 morts et 180 blessés » ont été rapportés depuis dimanche, avec une surcharge à l’hôpital de Ndosho, déjà saturé de blessés. Des explosions et des tirs ont également frappé des zones sensibles, y compris la frontière avec le Rwanda, où plusieurs détonations ont secoué la ville de Gisenyi ce matin. Le porte-parole de l’armée rwandaise, le brigadier général Ronaldo Rubanga, a confirmé : « Au moins 5 morts et 24 blessés civils » au Rwanda, principalement dans la région de Gisenyi.
Les habitants des deux côtés de la frontière vivent dans la terreur. À Goma, des témoins rapportent que « la peur est palpable » dans les rues désertées, avec des civils se cachant sous les lits pour éviter les balles perdues. « La ville est sans électricité, sans eau et parfois sans réseau téléphonique », a affirmé un habitant qui cherche désespérément un cessez-le-feu. À Gisenyi, les écoles et commerces sont fermés, et plus de 1 000 personnes ont été évacuées vers Kigali, alors que des soldats des FARDC et des alliés ont déposé leurs armes à la frontière.
De l’autre côté, à Bukavu, des milliers de personnes ont manifesté contre le Rwanda, exigeant que les FARDC reprennent le contrôle de Goma. Les manifestants ont aussi demandé au président Félix Tshisekedi « d’honorer sa promesse de pacifier les provinces de l’Est ». Le climat reste de plus en plus incertain dans la région, avec des activités paralysées et un sentiment d’urgence grandissant parmi les populations locales.
Cette escalade des violences a des répercussions dramatiques sur la vie des habitants. Le déplacement massif des populations, avec des milliers de réfugiés fuyant vers des villes comme Bukavu et Kigali, témoigne de l’ampleur du conflit. Les autorités congolaises continuent d’appeler au calme, mais la situation semble de plus en plus difficile à maîtriser. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer l’avenir de cette région en proie à l’instabilité et à la violence.
Salumu Msafiri Modeste