L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a pris la parole ce vendredi 23 mai 2025, dans une intervention très attendue, diffusée en direct sur YouTube.
Une sortie médiatique qui intervient moins de 24 heures après la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat, ouvrant la voie à de possibles poursuites judiciaires.
Dans son discours, Joseph Kabila se veut clair : la RDC traverse une période critique. « Le pays est gravement malade, et son pronostic vital est engagé », affirme-t-il.
Il accuse le pouvoir actuel, dirigé par Félix Tshisekedi, d’être responsable d’une « gouvernance non orthodoxe » marquée par la corruption, l’autoritarisme et le non-respect de la Constitution.
Pour Joseph Kabila, les conséquences sont visibles dans la vie quotidienne des Congolais. Il cite le chômage, la misère, les arriérés de salaires, et même « la famine dans certaines provinces ».
Il ajoute que « l’insécurité généralisée » au Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri ou encore dans le Mai-Ndombe est « le fruit d’une mauvaise gouvernance persistante ».
Face à cette crise qu’il qualifie de « profonde et multidimensionnelle », Joseph Kabila propose une solution : un « pacte citoyen ».
Ce pacte serait fondé sur douze mesures fortes, allant de la restauration de l’autorité de l’État, à la neutralisation des groupes armés, en passant par « la relance d’un dialogue sincère avec les voisins de la RDC ».
Il appelle également à mettre fin à la présence étrangère dans le pays : « Il faut retirer sans délai toutes les troupes étrangères du territoire national », martèle a-t-il.
Selon lui, cette démarche est indispensable pour garantir la paix et la souveraineté de la République.
Joseph Kabila a enfin lancé un appel à la mobilisation. « Il est encore temps de sauver notre pays, ensemble, dans la paix et la dignité », déclare-t-il.
Mais ce discours intervient alors que la justice militaire s’apprête à examiner de lourdes accusations à son encontre, notamment sur des liens supposés avec la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Salumu Msafiri Modeste
