La route nationale numéro 5, tronçon Kavimvira, Port Kalundu, attend son second souffle. Les travaux de réhabilitation entamés en novembre 2023 sont aujourd’hui à l’arrêt. En cause : un manque criant de moyens financiers.
C’est un appel fort et solennel qui résonne depuis Uvira, au Sud-Kivu, à destination de Kinshasa. Le Mouvement Citoyen de Lutte contre les Antivaleurs pour un Congo Émergent (MCLA-RDC) exhorte le gouvernement central à débloquer sans délai les fonds nécessaires à la reprise complète des travaux de la RN5.
« Ce projet représente bien plus qu’une simple route : c’est un espoir de désenclavement, de développement et de paix durable pour des milliers de Congolais », explique Alphonse Mufariji Nestor, coordonnateur national du mouvement contacté par la rédaction de Fizinews24.info.
Lancé en grande pompe sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi et piloté par le ministère des Infrastructures, le chantier avait officiellement démarré en novembre 2023, avec une durée prévue de 18 mois. Mais, le 13 juin 2025, coup de tonnerre : l’entreprise EIS-EKA, en charge des travaux, annonce la suspension du projet. La raison évoquée : le non-paiement des prestations, qui met en péril la continuité de ses activités et le paiement de ses agents.
« La RN5 est une artère vitale qui relie la ville d’Uvira à des zones stratégiques comme le port Kalundu, facilitant les échanges commerciaux avec le Burundi et la Tanzanie », souligne le MCLA.
Au-delà de son rôle économique, cette route incarne un lien social fort entre les territoires d’Uvira, Fizi et Mwenga. Pourtant, la situation sur le terrain reste alarmante : des maisons ont été démolies, des familles déplacées, et tout cela… pour une route dont les travaux sont aujourd’hui suspendus.
« L’interruption prolongée pourrait créer un climat de mécontentement populaire susceptible de fragiliser la paix locale déjà précaire », prévient, Alphonse Mufariji Nestor dans sa note de plaidoyer adressée au ministre des Finances.
Le mouvement insiste : la population uviroise a déjà payé le prix fort, notamment par la perte de leurs habitations. Il serait injuste que ces sacrifices n’aboutissent à rien.
L’arrêt des travaux sur la RN5 met une nouvelle fois en lumière les difficultés structurelles liées au financement des infrastructures publiques en République démocratique du Congo. Malgré les ambitions affichées par le gouvernement, le gouffre entre les annonces officielles et la réalité sur le terrain reste béant.
« Nous appelons à l’implication personnelle du ministre des Finances. Le moment est crucial. C’est maintenant ou jamais », conclut Alphonse Mufariji.
Les travaux sont suspendus depuis juin 2025 en raison du non-déblocage des fonds promis à l’entreprise exécutante EIS-EKA.
Salumu Msafiri Modeste