La session ordinaire de septembre s’ouvre ce lundi 15 septembre 2025 dans un contexte tendu, marqué par une forte attente de la population congolaise face à une série de crises profondes, notamment sécuritaires et économiques.
Bien que traditionnellement consacrée au budget, cette session revêt un caractère particulier : les parlementaires sont appelés à démontrer leur volonté politique et leur sens du devoir face aux multiples défis que traverse la République démocratique du Congo. Le projet de loi budgétaire 2026, au centre des délibérations, devra intégrer des réponses concrètes à la détérioration de la situation à l’Est, aux besoins de cohésion nationale et aux exigences de gouvernance.
À l’Assemblée nationale, le bureau présidé par Vital Kamerhe a pris les devants en menant des concertations avec les groupes parlementaires. Selon le rapporteur Jacques Djoli, ces échanges visaient à créer un climat de travail serein et à recenser les préoccupations du personnel et des élus. Il insiste sur les axes majeurs de la session : sécurité, unité nationale et maintien de l’ordre institutionnel.
Du côté du Sénat, la rapporteure Nefertiti Ngudianza se montre tout aussi confiante. Elle met en avant la nécessité d’un travail méthodique, loin des tensions, pour rattraper les retards législatifs et assurer le rôle de contrôle de l’action gouvernementale. « Le Sénat reste une institution de sagesse. Nos travaux seront menés dans le respect de nos attributions constitutionnelles », a-t-elle déclaré.
Dans la société civile, les appels à un engagement sérieux se multiplient. Les citoyens attendent des avancées concrètes sur les dossiers prioritaires, dans un climat de méfiance généralisée envers la classe politique, alimenté par l’insécurité persistante, la pauvreté croissante et la dégradation des services sociaux.
Cette rentrée parlementaire est ainsi perçue comme un test : les élus parviendront-ils à passer de la parole à l’action ? Il s’agit, pour beaucoup, d’un moment décisif pour reconstruire le lien entre institutions et population, et pour affirmer l’autorité de l’État dans toutes les provinces.
Salumu Msafiri Modeste