La plaine de la Ruzizi, au Sud-Kivu, reste le théâtre de vives tensions alors que les affrontements se poursuivent depuis plusieurs jours entre les Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par les Wazalendo, et la rébellion M23/AFC. Une véritable guerre de communication accompagne ces combats, amplifiant l’inquiétude des habitants.
Ce vendredi 5 décembre 2025, les deux camps ont publié des communiqués contradictoires. Chacun revendique des succès militaires et se renvoie la responsabilité des violences contre les civils.
Selon une déclaration consultée par Fizinews24.info, le sous-lieutenant Mbuyi Kalonji Reagan, porte-parole des opérations Sokola 2 Sud, précise que l’armée congolaise a neutralisé « un drone kamikaze à Luvungi et un char ennemi dans les chaînes de montagnes Ngomo, près de Kamanyola ». D’après les FARDC, le drone abattu provenait de Bugarama (Rwanda) et visait des populations civiles ainsi que des positions militaires.
Le communiqué militaire dénonce par ailleurs des « violations répétées du cessez-le-feu » et accuse le M23/AFC de s’en prendre aux civils et aux infrastructures, citant écoles, églises et habitations incendiées. Le bilan provisoire fait état de 11 civils tués. Malgré l’intensité des combats, l’armée assure que l’ennemi a subi de lourdes pertes matérielles et humaines.
Le général de brigade Chiviri Hamuli, commandant des opérations Sokola 2 Sud, appelle au calme et dément toute présence ennemie dans certaines localités : « L’ennemi n’est ni à Katogota, ni à Luvungi, et encore moins à Lubarika », insiste-t-il, invitant la population à ne pas céder à la panique.
De son côté, la rébellion M23/AFC présente une version différente, affirmant avoir abattu « un drone de guerre en provenance de Bujumbura » destiné à bombarder Luvungi, Katogota et Kamanyola. Elle accuse également les FARDC d’une « stratégie de terre brûlée » visant les antennes relais pour isoler la population, allégations rejetées par l’armée.
Les FARDC recommandent enfin à la population la prudence face aux informations circulant sur les réseaux sociaux et insistent sur l’importance de se référer à des sources fiables et vérifiées. Pendant ce temps, les habitants de Kamanyola, Luvungi et des environs continuent de vivre dans l’angoisse, espérant un retour rapide à la paix dans cette zone stratégique de la plaine de la Ruzizi.
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