Le transfert temporaire du chef-lieu de la province du Kivu Sud à Uvira suscite des débats dans la région. Selon Andrés Byadunia Mashaka, l’un des leaders de cette province, indique que cette décision ne va rien apporter aux habitants d’Uvira, mais semble plutôt destinée à les endormir politiquement. Dans un entretien exclusif avec Fizinews24.info, il a exprimé ses préoccupations concernant l’impact de cette mesure sur la stabilité et la sécurité de la région.
Selon lui, la principale urgence pour les Congolais est la libération des territoires occupés par les rebelles du M23, notamment à Bukavu et dans d’autres zones du Sud-Kivu. « Nous, habitants de la province du Sud-Kivu, n’attendons pas que la capitale administrative soit déplacée ici à Uvira. Ce qui importe vraiment, c’est que les entités occupées par les rebelles, comme Bukavu, soient récupérées », a déclaré Andrés Byadunia Mashaka. Il a également souligné que la sécurité et la reprise du contrôle des territoires restaient les priorités essentielles pour la population locale.
Il a également pointé du doigt ce qu’il considère comme un risque de balkanisation du pays. Selon lui, l’implantation provisoire du chef-lieu à Uvira pourrait permettre à la situation de se stabiliser temporairement, mais elle ne résoudra pas les problèmes fondamentaux. « Ce transfert pourrait contribuer à la balkanisation du pays, car il ne s’agit pas de récupérer les territoires occupés par les rebelles. Il faut des actions concrètes, pas seulement des désignations administratives, le gouvernement doit se concentrer sur la reconquête des zones sous contrôle du M23, plutôt que de simplement déplacer le siège », a ajouté Andrés Byadunia.
Enfin, il a évoqué la situation économique difficile pour les habitants d’Uvira, notamment les barrières illégales érigées sur la route entre Uvira et Kamanyola, où des frais sont exigés à chaque passage. « Aujourd’hui, il y a plusieurs barrières où les gens doivent payer pour passer, ce qui complique encore la situation. Il n’y a pas de trafic fluide entre Uvira et Bukavu. La priorité devrait être de rétablir l’ordre dans ces zones avant de parler de gouvernance administrative », a conclu Andrés Byadunia Mashaka.
Salumu Msafiri Modeste
