Au cours d’un point de presse tenu ce mercredi 27 août 2025 à la résidence du général autoproclamé William Amuri Yakutumba, coordonnateur provincial des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le porte-parole de cette structure au Sud-Kivu, Waùbwela Mwila Dalton, s’est exprimé sur les incidents sécuritaires survenus les lundi 25 et mardi 26 août 2025 dans la ville d’Uvira, chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu. Des échanges de tirs ont alors opposé des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à leurs alliés Wazalendo, causant des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.
Selon des propos recueillis par la Radio Tanganyika et parvenus à Fizinews24.info, deux véhicules transportant au total 66 jeunes ont été interceptés après avoir franchi la frontière entre le Burundi et la RDC, le lundi 25 août. Informés de leur arrivée, les VDP ont tenté d’en savoir plus sur l’identité et la destination de ces visiteurs. Ces derniers auraient déclaré se rendre à des funérailles d’un colonel, commandant de bataillon à Punya, décédé avec son épouse dans un crash d’avion à Kisangani.
Une explication jugée floue par les VDP, qui ont exprimé leur étonnement face à la composition uniquement jeune de cette délégation. Ils ont également déploré l’absence de communication des services spécialisés sur l’entrée de ce groupe, soulignant que cela aurait facilité sa sécurisation.
« La sécurité, c’est la prévention, et elle concerne tout le monde. Faute d’informations claires et en l’absence de communication officielle, tant de la part des autorités burundaises que des services de sécurité congolais, nous avons estimé qu’il fallait prendre des mesures de précaution », a déclaré le porte-parole des VDP.
Se considérant comme partenaires de la sécurité nationale, aux côtés des FARDC et des civils, les VDP affirment avoir escorté les deux véhicules jusqu’à la frontière afin que les passagers retournent au Burundi.
Waùbwela Mwila Dalton a tenu à préciser que cette décision n’était nullement motivée par des considérations ethniques :
« Ce n’est pas une question de Banyamulenge, de Bembe, de Fuliiru ou d’une autre ethnie ou tribu. Nous sommes tous fils d’un même père. Loin de nous l’idée de tribalisme. »
Saluant les efforts du gouvernement burundais pour la sécurité régionale, les VDP appellent à une meilleure coordination entre les autorités congolaises et burundaises, dans un contexte où le Sud-Kivu reste marqué par une instabilité persistante. Ils réaffirment leur engagement à collaborer avec les institutions pour préserver la paix et la sécurité.
Revenant sur le malentendu survenu entre certains éléments des deux forces à la frontière de Kavimvira, le mardi 27 août, Waùbwela Mwila Dalton a expliqué que certains commandants Wazalendo ont tenté de déployer leurs troupes dans cette zone stratégique pour contrôler les mouvements suspects, suite à l’interception des 66 jeunes venus du Burundi.
Bien que motivée par des préoccupations sécuritaires, cette décision a dégénéré en affrontements avec les FARDC.
« Nos frères Wazalendo ont voulu s’imposer face aux FARDC, ce que nous ne cautionnons pas », a-t-il affirmé.
Il a reconnu que des éléments des VDP ont ouvert le feu de manière désordonnée au niveau du rond-point Kavimvira, provoquant la riposte des FARDC. L’incident a entraîné une vive tension, des blessés et des pertes humaines.
Face à cette situation, la coordination provinciale des VDP rappelle que la gestion des frontières relève exclusivement des prérogatives de l’État. Elle a également tenu à souligner qu’il n’existe aucun antagonisme entre les VDP et les FARDC.
« Nous demandons à nos camarades de ne pas s’imposer. Nous sommes des patriotes et devons le prouver par notre comportement. Nous combattons tous un ennemi commun : le M23/AFC. Ceux qui pointeront leurs armes contre les FARDC ou s’en prendront aux intérêts de l’État seront poursuivis », a martelé le porte-parole.
Enfin, la coordination des VDP au Sud-Kivu a fermement démenti les rumeurs selon lesquelles elle aurait voulu empêcher le gouverneur de franchir la frontière pour un séjour au Burundi.
« C’est un mensonge propagé sur les réseaux sociaux. Nous n’avons aucun problème avec son déplacement. Il est notre gouverneur et le premier patriote de la province », a-t-il conclu.
Salumu Msafiri Modeste
