La situation sécuritaire continue de se dégrader dans le village de Mikenge, situé dans les hauts plateaux du territoire de Fizi, au Sud-Kivu. Des affrontements récurrents opposent les groupes armés dits Wazalendo aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Selon plusieurs organisations de la société civile, cette insécurité persistante aggrave la souffrance des populations civiles.
Dans une interview accordée à Fizinews24.info, Abakwa Abisha, coordinateur d’une organisation locale de la société civile dans le secteur de d’Itombwe, territoire de Mwenga, alerte sur la gravité de la situation. Il appelle les autorités congolaises à intensifier leurs efforts pour reprendre les villages occupés par les rebelles et ainsi restaurer une paix durable dans la région.
« La situation est extrêmement préoccupante. Depuis le 9 février 2025, lorsque les forces armées congolaises se sont retirées de Mikenge, le village est passé sous le contrôle des rebelles Twigwaneho alliés au M23/AFC. Depuis, des combats sont observés presque quotidiennement. »
Selon lui, un affrontement a eu lieu le 6 août dernier, lorsque la coalition M23-Twigwaneho a attaqué le village situé à 14 km de Mikenge. Les Wazalendo, venus de Kipupu, ont immédiatement riposté, déclenchant des combats violents.
« La tension a encore monté après l’assassinat du commandant de la police (CIAT) d’Itombwe 2 par les éléments du M23 à Birimba. Depuis cet événement, les combats se sont intensifiés. Aujourd’hui, les rebelles du M23 contrôlent toujours Mikenge, tandis que les Wazalendo et les FARDC se trouvent dans les zones périphériques, notamment du côté de Kipupu, à Ukunji, Lwemba du Nord, etc. »
La population civile paie un lourd tribut à ces violences. Depuis le début des combats, de nombreux habitants ont fui vers la brousse, provoquant une crise humanitaire majeure : manque de nourriture, de médicaments, d’abris et absence totale d’assistance humanitaire.
Les habitants de plusieurs villages Kipupu, Mikungubwe, Mapunda et Lubumba vivent dans une grande incertitude face à cette insécurité constante.
« Le conflit s’étend désormais au-delà de Mikenge. Des combats ont été signalés dans les zones de Mapunda, Lubumba, Malanamala et Birimba, suite à l’entrée d’un nouveau groupe du M23 venu de Bukavu », précise Abakwa Abisha.
Face à cette situation dramatique, les organisations de la société civile appellent les autorités de la République Démocratique du Congo à prendre des mesures urgentes pour libérer les zones occupées par le M23, et à fournir une aide humanitaire d’urgence aux populations affectées dans les hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga.
Salumu Msafiri Modeste
