La situation carcérale à la prison centrale de Kamituga, dans le territoire de Mwenga, atteint aujourd’hui un niveau de précarité alarmant. La population carcérale, bien que peu nombreuse, vit un calvaire sans précédent.
Dans une interview téléphonique accordée à Fizinews24.info, Mazambi Matthieu, coordonnateur territorial de Mwenga, affirme que la surpopulation n’est pas le problème majeur, avec seulement 56 détenus à ce jour. Le véritable défi reste l’approvisionnement en nourriture et en médicaments.
Depuis la prise de Bukavu par les rebelles de l’AFC/M23, l’acheminement des vivres et des soins, autrefois assuré par les autorités provinciales aujourd’hui repliées à Uvira, est suspendu. Les détenus survivent grâce à l’aide ponctuelle des églises catholique, protestante et islamique, une assistance jugée irrégulière et insuffisante.
La santé des prisonniers est elle aussi en danger. Certains souffrent de maladies telles que le paludisme, la typhoïde, la diarrhée ou encore l’asthme. « Le seul médicament qu’ils reçoivent est du paracétamol, ce qui est loin d’être suffisant », déplore Mazambi Matthieu. Six décès ont été enregistrés depuis février, le dernier remontant au 3 mai. Trois autres détenus, en situation critique, ont été transférés à l’hôpital général de Kamituga, grâce à l’intervention du maire de la ville.
Face à cette crise, le mouvement citoyen Machozi ya Rahiya (MCMR-RDC) lance un appel pressant aux autorités provinciales basées à Uvira, ainsi qu’aux autorités nationales, pour une réponse urgente. « Un prisonnier a des droits, et le premier d’entre eux, c’est le droit de vivre », insiste
Mazambi Matthieu, Coordonateur territorial de Mwenga.
Salumu Msafiri Modeste