Les tensions sociales grandissantes à Bukavu ont poussé les représentants syndicaux à rencontrer le gouverneur intérimaire de la province du Sud-Kivu, Jean Jacques Elakano, pour une série d’assises visant à discuter des revendications pressantes des enseignants.
Cette rencontre, tenue le week-end dernier au gouvernorat, a marqué un moment décisif dans la quête de solutions aux nombreuses doléances des syndicats, notamment celles des enseignants, des agents de santé et d’autres corps de métier du secteur public, face à des conditions de travail jugées précaires et inéquitables.
Plusieurs recommandations ont été soulevées, entre autre : La revalorisation des salaires, l’amélioration significative des conditions de travail et des garanties d’emploi stables.
«Nos membres peinent à joindre les deux bouts dans les conditions actuelles. Le coût de la vie au Sud-Kivu ne cesse d’augmenter, mais les salaires stagnent. Il est impératif que le gouvernement provincial agisse pour alléger cette pression insoutenable, » a déclaré Pierre Mulume, porte-parole de la coalition syndicale présente.
Pour beaucoup, les conditions de travail dans le secteur public, particulièrement dans les écoles et les hôpitaux ne sont plus viables. Les enseignants manquent de ressources de base pour assurer une éducation de qualité, tandis que les agents de santé se plaignent de l’insuffisance de matériel médical et d’équipements de protection, accentuée par la récente crise sanitaire.
À en croire Me Jean Jacques Elakano, vice gouverneur et gouverneur ad intérim, s’est montré réceptif aux préoccupations des syndicats et a promis de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions concrètes.
«La situation actuelle mérite toute notre attention. Je suis conscient des sacrifices que vous faites quotidiennement pour cette province. Nous allons prendre des mesures, en collaboration avec le gouvernement central, pour que des changements notables soient apportés à vos conditions de travail, » a-t-il assuré.
Ce dernier a également proposé la création d’un comité de suivi chargé de s’assurer de la mise en œuvre des mesures convenues. Cette démarche, saluée par les syndicats, est perçue comme un pas vers une meilleure prise en compte des droits des travailleurs.
Bien que satisfaits de l’ouverture de ce dialogue avec le gouverneur intérimaire, les syndicats restent prudents et promettent de maintenir la pression jusqu’à ce que des résultats concrets soient observés sur le terrain. Ils exigent notamment des actions rapides et tangibles pour éviter de nouveaux mouvements de grève qui risqueraient de paralyser davantage les services publics dans la province.
« Nous avons entendu beaucoup de promesses dans le passé, mais cette fois-ci, nous voulons des actes. Nos membres veulent voir leurs conditions de vie s’améliorer, » a ajouté le syndicaliste Pierre Mulume, rappelant que les travailleurs attendent avec impatience de voir si les promesses faites seront tenues.
Le climat social tendu de ces derniers mois dans la province du Sud-Kivu reflète les défis auxquels sont confrontées les administrations locales dans un contexte de pression économique accrue. La situation dans les services publics est devenue un indicateur majeur de la stabilité provinciale, d’où l’importance de trouver des solutions durables à cette crise sociale.
Ce dialogue entre les syndicats et le gouverneur intérimaire Jean Jacques Elakano marque une étape importante pour restaurer la confiance et répondre aux aspirations des travailleurs. La suite dépendra de la capacité des autorités à concrétiser les engagements pris lors de ces assises, ouvrant ainsi la voie à une province plus stable et mieux équipée pour faire face aux défis socio-économiques.
Salumu Msafiri Modeste