La ville d’Uvira, chef-lieu provisoire de la province du Sud-Kivu, a été totalement paralysée ce mercredi 3 septembre 2025 à l’occasion d’une journée « ville morte » décrétée par la coordination provinciale de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) Sud Sud-Kivu.
Cette action de désobéissance civile vise à exiger le départ immédiat du général Olivier Gasita, commandant en second de la 33ᵉ région militaire, récemment réaffecté à son poste à Uvira. Selon la NSCC, le général est accusé d’avoir abandonné plusieurs villes stratégiques du Sud-Kivu aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
L’annonce de cette mobilisation a été faite à l’issue d’une réunion tenue le mardi 2 septembre à 14 heures, dans les locaux de la NSCC à Uvira, a précisé Mafikiri Mashimango Martin, coordonnateur provincial de la NSCC.
À Uvira, toutes les activités ont été suspendues : écoles, institutions supérieures et universitaires, commerces, transports (motos, bajaj, véhicules) et les banques. La population a largement répondu à l’appel de la NSCC, plongeant la ville dans une atmosphère de psychose et de tension.
« Le général Olivier Gasita ne peut plus assurer la sécurité de la population. Il est inacceptable qu’il soit réaffecté alors qu’il est tenu pour responsable de la chute de plusieurs localités importantes, y compris Goma au Nord-Kivu et Bukavu au Sud-Kivu, aujourd’hui sous le contrôle des rebelles du M23/AFC », a déclaré Mafikiri Mashimango Martin.
Pour les organisateurs, cette journée « ville morte » est un message fort adressé aux autorités militaires et politiques congolaises. La NSCC exige la révocation immédiate du général Olivier Gasita, qu’elle accuse d’incompétence et de complicité présumée dans la progression des groupes armés des rebelles dans la région.
Salumu Msafiri Modeste