Le coordinateur national du Mouvement citoyen Machozi ya Rahiya (MCMR-RDC), Dunia Amisi Anwema, accompagné de tout son comité, a animé un point de presse ce jeudi 18 septembre 2025 à Uvira. L’objectif : restituer les grandes lignes des rencontres tenues avec la délégation officielle venue de Kinshasa.
Selon Dunia Amisi Anwema, une réunion d’importance capitale s’est tenue entre les forces vives de la société civile d’Uvira et la délégation de Kinshasa. Un mémorandum unifié, fruit d’un consensus entre mouvements citoyens et organisations locales, y a été présenté. Il s’articule autour de quatre axes majeurs : social, sécuritaire, développemental et politique.
Une urgence humanitaire persistante
Depuis 2020, Uvira fait face à une crise humanitaire aggravée par des catastrophes naturelles telles que la montée des eaux du lac Tanganyika, les inondations causées par la marraine Nyangara et les débordements de la rivière Mulongwe.
À ce jour, plus de 50 000 familles vivent sans abri, dans des conditions précaires, sans assistance gouvernementale. La situation s’est aggravée depuis 2022 avec l’arrivée massive de déplacés de guerre en provenance des Hauts et Moyens Plateaux.
« Le silence du gouvernement central alimente un profond sentiment d’abandon parmi la population », a déclaré un représentant local.
Sécurité : des inquiétudes non dissipées
La société civile a exprimé son indignation face à la présence du général Olivier Gasita, toujours en fonction malgré son implication présumée dans la chute de plusieurs localités aux mains des rebelles.
Les leaders ont fermement rejeté toute interprétation ethnique de cette méfiance. Ils ont souligné que la position de certains officiers, comme Min Gisaro, continue de bénéficier d’un soutien citoyen, indépendamment de leur appartenance communautaire.
Ils ont exigé la reprise des entités occupées, notamment depuis la chute stratégique de Bunagana, et ont dénoncé l’attitude de certaines autorités provinciales :
« Certaines passent leurs nuits au Burundi, au lieu d’assurer leur présence sur le terrain », ont-ils accusé.
Économie : Uvira étouffe
La population dénonce une asphyxie économique grandissante : chômage massif, fermeture d’industries locales, non-respect de la main-d’œuvre locale par certaines entreprises et ONG.
« Nous réclamons une politique économique inclusive, protectrice des entreprises locales et génératrice d’emplois », ont plaidé les représentants.
Un message clair à Kinshasa
Un ultimatum avec échéance précise a été adressé à la délégation gouvernementale. En retour, les envoyés ont promis que des résultats concrets seront visibles dans les prochains jours, avec une transmission directe du mémorandum au Président de la République.
Appel à la mobilisation citoyenne
La société civile d’Uvira appelle la population à l’unité, à la vigilance et à la mobilisation, dans le cas où les revendications resteraient sans réponse.
« L’État doit assumer pleinement ses responsabilités. À défaut, des actions citoyennes d’envergure seront relancées », a conclu le MCMR-RDC.
Salumu Msafiri Modeste
