La situation sécuritaire reste préoccupante. Malgré les appels des autorités locales, la population civile se trouve encore dans une situation critique. Selon Andre Byadunia Mashaka, une figure notable de la région, la ville de Kamanyola a été prise d’assaut et d’autres zones restent sous tension. Il insiste sur la nécessité d’une action rapide de l’armée pour stopper les attaques. « Il ne faut pas rester silencieux face à cette situation », déclare-t-il.
Dans une interview téléphonique accordée à Fizinews24.info, Andre Byadunia Mashaka a expliqué que les habitants des régions d’Uvira, Fizi, Mwenga et du secteur de Maniema, se sentent laissés pour compte. Le secteur opérationnel Sokala 2 Sud Sud-Kivu, en charge de la sécurité, a vu son commandant transféré à Kinshasa pour des raisons médicales. « Le général a été remplacé par son adjoint, Mundonga, mais quand la situation a empiré, certains soldats ont été contraints de fuir, raconte-t-il. Cette débandade a permis à l’ennemi de progresser, allant de Goma à Bukavu, puis jusqu’à Kalemie, par voie fluviale.
Andre Byadunia Mashaka souligne qu’un changement de commandement militaire a eu lieu récemment, mais avec peu d’impact visible. Lors d’une réunion avec le vice-gouverneur de la province, Jean-Jacques Elakano, la question de la responsabilité des officiers militaires a été soulevée. « Nous avons dit clairement qu’aucun soldat ayant fui la guerre ne devait être autorisé à revenir », explique-t-il. Pourtant, la réponse du vice-gouverneur a été moins ferme, et certains responsables militaires, comme Gervais Kambale, continuent d’être soutenus malgré leur passé de désertion.
Le manque d’action concrète sur le terrain fait cruellement défaut. « Cela fait trois semaines que nous attendons des mesures tangibles. Nous avons entendu que les patriotes ont reçu quelques armes, mais la situation reste inchangée », déclare-t-il. Andre Byadunia Mashaka insiste sur le rôle crucial des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), qui doivent soutenir les wazalendo pour libérer des territoires comme Kamanyola, Bukavu et d’autres zones.
Enfin, Andre Byadunia Mashaka lance un avertissement sévère : « Un patriote seul ne peut pas gagner la guerre sans soutien de la FARDC ». Selon lui, la situation est exacerbée par le soutien militaire extérieur à la rébellion M23/AFC, notamment en provenance du Rwanda, et par des négociations diplomatiques douteuses entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. « Le cessez-le-feu est une fausse solution tant que les rebelles poursuivent leurs offensives », conclut-il.
Salumu Msafiri Modeste
